Coccidiose poule : quels traitements pour la soigner et l’éviter
Quels anticoccidiens en préventif
Il existe plusieurs formes de coccidiose. Les agents infectieux provoquent des pathologies intestinales pouvant conduire à la mort si elles ne sont pas traitées à temps.
Ces espèces de coccidies aviaires, appartiennent au genre Eimeria, parasites intracellulaires (vivant à l’intérieur des cellules).
Les principales coccidies des volailles sont les suivantes : E. acervulina, E. necatrix, E. maxima, E. brunetti, E. tenella, E. mitis, E. praecox
En temps normal, quand leurs défenses immunitaires fonctionnent bien, les coccidies ne posent aucun problème aux poules. Elles commencent à poser problème quand leur nombre devient trop important et quand les poules sont affaiblies par un mauvais état général.
Nous allons voir comment reconnaître les symptômes de la coccidiose et comment l’éviter dans votre petit élevage familial de poules.
Coccidiose : causes et transmission de la maladie
Il convient tout d’abord de rechercher la cause dans l’environnement de vos poules.
- Le manque d’hygiène au poulailler (nettoyages pas assez fréquents).
- Le manque de terrain (il faut compter au minimum 20 m2 par poule).
- Une alimentation peu variée.
- Le stress.
- L’affaiblissement dû à d’autres pathologies.
Tous ces éléments sont autant de facteurs susceptibles de dérégler l’état intestinal de vos poules et déclencher chez elles une coccidiose.
En plus de tous ces paramètres, un temps doux et humide favorise également l’apparition de la maladie.
Colonisation des coccidies
En fonction de l’espèce d’Emeria concernée, les parasites colonisent une région précise du tube digestif de la poule. Selon cet emplacement, mais également en fonction de l’âge du sujet atteint et son état immunitaire, le diagnostic de la maladie peut être plus ou moins grave :
• E. acervulina : modérément pathogène. Les lésions se localisent dans l’intestin grêle surtout
au duodénum. Les lésions sont causées par les oocystes.
• E. necatrix : rare mais très pathogène. Les lésions se localisent en fin de duodénum jusqu’au
milieu de l’iléon. On l’appelle aussi la « coccidiose chronique ».
• E. maxima : modérément pathogène. Les lésions se localisent de la fin du duodénum au
milieu de l’iléon. On trouve du mucus orangé et une distension des anses, un épaississement
de la paroi, des pétéchies, parfois du sang.
• E. brunetti : modérément à fortement pathogène. Les lésions se localisent à la fin de l’intestin
grêle et au rectum. Dans les cas sévères, on peut observer des lésions dans tout l’intestin,
des pétéchies et de la nécrose de la muqueuse, avec parfois du sang et des cylindres
nécrotiques.
• E. tenella : la plus pathogène. Les lésions sont localisées dans les caeca, remplis de sang, pouvant se rompre ou être gangréneux. La mortalité est souvent élevée.
• E. mitis : peu pathogène. Les lésions sont dans la 2e moitié de l’intestin grêle. Il n’y a pas
de lésions macroscopiques, mais on observe la présence de mucus.
• E. praecox : peu pathogène. On note des cylindres de mucus dans le duodénum.
Une analyse des fientes réalisée auprès d’un laboratoire vétérinaire contribuera à détecter le bon agent pathogène.
Transmission de la coccidiose entre poules
La coccidiose se transmet d’une poule à l’autre, le plus souvent par les fientes qui contaminent le terrain.
Mais elle peut aussi être transmise indirectement par du matériel d’élevage souillé et infesté ou encore par des insectes type ténébrions porteurs de nombreuses maladies au poulailler.
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Symptômes de la coccidiose
Les symptômes de la coccidiose diffèrent selon l’agent infectieux responsable, aussi il est possible de passer à côté de la maladie sans analyse vétérinaire.
Cependant, ces deux symptômes doivent vous alerter et laissent suspecter une coccidiose :
- Un amaigrissement important du sujet
- Une diarrhée hémorragique avec traces de sang dans les fientes
À ces deux signes cliniques, s’ajoute bien souvent un état de prostration quasi permanent.
Traitements et prévention de la maladie
Le traitement chimique fait appel à des anticoccidiens, des produits de synthèse ou des ionophores : toltrazuril (Baycox), sulphonamides, amprolium (Némaprol) distribués dans l’eau ou l’alimentation. À voir avec votre vétérinaire.
Traitements naturels contre la coccidiose
Dès qu’on aperçoit les premières traces de sang dans les fientes, il est possible d’assainir l’état intestinal en distribuant dans l’eau de toutes vos poules l’équivalent d’une cuillère à soupe de vinaigre de cidre bio non pasteurisé pour 1 litre d’eau pendant 5 à 7 jours.
Le vinaigre acidifie le milieu gastrique et détruit le développement des coccidies.
Michel Audureau préconise ceci : «On poursuit généralement le traitement par une cuillère à café par jour d’huile de pépin de courge, pendant 15 jours. Ce complément permet de cicatriser les parois intestinales mises à mal.»
Pour les mêmes raisons, il conseille également de laisser de l’argile à disposition aux poules ou éventuellement de la mélanger à des pâtées.
Vaccins
Il existe des vaccins contre la coccidiose administrés aux poussins par les éleveurs. Il convient de vous renseigner afin de savoir si vos poules ont été vaccinées ou pas contre la coccidiose.
Agir en prévention pour éviter l’infestation
Comme nous nous l’avons vu au début de cet article, la qualité de l’environnement est primordiale pour éviter une infestation aux coccidies.
Si on fait vivre trop de poules dans un milieu restreint, si leur alimentation est inadaptée à leurs besoins, alors on court le risque de développer des pathologies diverses dont la coccidiose.
Dans mon guide Soins des poules et petits remèdes naturels, je propose un protocole à mettre en place tout au long de l’année pour aider nos poules à conserver un bon état immunitaire afin de mieux lutter contre les maladies et les parasites › Soins des poules
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser dans la zone de commentaires tout en bas de cette page.
Sources
• Le guide complet de l’éleveur amateur – Hervé Husson
• La petite encyclopédie de la poule et du poulailler – Michel Audureau
• Mes poules en bonne santé – Jeanne Brugère-Picoux
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