En tant qu’éleveur familial, Il peut être utile et intéressant de connaître l’anatomie et la morphologie d’une poule ou d’un coq. Savoir comment fonctionnent leurs organes internes et leur structure externe, permet de répondre aux besoins liés à leur espèce, mais aussi de déceler plus rapidement un éventuel problème. Les informations présentes dans cet article sont en partie issues de spécialistes aviaires : Pascale Nutall et Hervé Husson. D’autres références sont également citées. Découvrons à présent l’anatomie et la morphologie des volailles.
Sommaire
Anatomie : le système digestif de la poule et du coq
Le système digestif de la poule diffère de celui d’un mammifère. La poule est un oiseau et même si elle est omnivore -c’est-à-dire qu’elle peut absorber à la fois des aliments d’origine animale et végétale-, elle ne digère pas de la même façon que nous. Son processus de digestion est particulier comme vous allez le constater.
Les étapes de digestion
- Tout commence dans la bouche qui se compose dubec, et d’une langue cornée, tous deux utiles pour attraper les aliments (vers, insectes, graines, herbe etc.). Vous le savez, les poules n’ont pas de dents, mais de toute façon, elles n’en ont pas besoin pour bien digérer.
- De la bouche, les aliments passent par l’œsophage pour descendre dans le jabot, poche souple et étirable dans laquelle commence le processus de digestion. Le jabot sert à stocker les aliments tout au long de la journée et plus particulièrement la nuit où ils peuvent rester jusqu’à 12 heures. Les poules ne se nourrissent pas pendant la nuit, elles n’en pont pas besoin, car vous remarquerez qu’en fin de journée, avant d’intégrer leur poulailler, elles prennent des réserves de nourriture.
- La nourriture passe ensuite du jabot à l’estomac, composé de deux parties : le proventricule et le gésier. Le proventricule secrète de l’acide chlorhydrique et des enzymes digestives pour digérer ce que la poule ingère. Le gésier est un muscle très puissant qui sert à broyer les aliments grâce à de petits cailloux qu’il contient et qui remplacent les dents. Ces petits cailloux sont très important dans le processus de digestion. La poule en absorbe tous les jours sur son parcours. Si le parcours ne répond pas à ces besoins, il faut quelquefois les rajouter dans l’alimentation sous forme de grit.
- Du gésier, la nourriture passe dans l’intestin, où elle est décomposée davantage grâce à la bile du foie et les secrétions du pancréas. À noter que les caecas, ces deux sacs étroits ressemblant à l’équivalent de notre appendice, jouent un rôle important dans la dégradation des aliments grâce aux bonnes bactéries qui s’y développent. C’est de cet endroit que sont évacuées les fientes cæcales.
- Pour finir, le résidus restant se dirige vers le cloaque où ce qui n’a pas été digéré est évacué sous forme de fientes.
Anatomie : le système reproducteur de la poule et du coq
• La poule
Nous avons déjà évoqué en détail le système reproducteur de la poule (oviducte), dans un autre article. Chez de nombreuses espèces animales, les femelles possèdent deux oviductes fonctionnels. Chez la poule, la particularité est que seul celui de gauche se développe. La formation de l’œuf dans l’oviducte prend environ 24 à 28 heures, de l’ovulation jusqu’à la ponte (oviposition). Selon sa race, la poule commence à pondre vers l’âge de 5-6 mois. Pour en savoir plus sur l’appareil reproducteur de la poule › L’appareil reproducteur de la poule
• Le coq
Les testicules
Le coq ne possède pas de scrotum, mais seulement deux testicules internes. Situés dans la cavité abdominale devant le rein et près de la colonne vertébrale, les deux testicules en forme de haricot sont constitués de nombreux canaux élancés. La doublure de ces canaux produit du sperme. Les testicules rétrécissent et se développent régulièrement, devenant plus gros pendant l’accouplement actif. Souvent, le testicule gauche est plus grand que le droit. En plus de créer du sperme, les testicules produisent également des hormones mâles. Ces hormones influent sur l’accouplement, le comportement des coqs, la croissance de la crête, la taille des plumes de la queue, celle des ergots et des barbillons.
Les canaux déférents
Les canaux déférents chez le coq, similaires au canal déférent chez les mâles humains, transportent le sperme vers le cloaque, qui est l’ouverture de reproduction du coq. Les canaux commencent étroitement à côté des testicules et s’élargissent progressivement à mesure qu’ils se rapprochent de l’ouverture.
Sperme
Il faut environ 15 jours pour que se forme le sperme d’un coq. Il produira environ 35 000 spermatozoïdes chaque seconde de sa vie, et son sperme contient environ 40 fois plus de spermatozoïdes qu’un homme. Cependant, la quantité n’est pas toujours égale à la qualité. La qualité du sperme du coq dépend de nombreux facteurs, tels que la nutrition, la génétique et l’environnement.
Processus de reproduction
Lorsqu’un coq s’accouple avec une poule, normalement, celle-ci est aplatie au sol, ce qui signifie qu’elle est consentante. Il grimpe alors sur son dos et s’accroche à ses ailes avec ses griffes, attrapant les plumes de son cou dans le bec. Cette position permet de lever les plumes de la queue vers le haut et l’aide à frotter son cloaque contre le sien. Le coq éjacule en seulement quelques secondes, et il lâche la poule. Souvent, il exécute une sorte de danse de la victoire, sautillant et se pavanant, tandis que la poule déploie ses plumes, bat des ailes et s’éloigne.
Source › www.animals.mom.com
Anatomie : le système respiratoire de la poule et du coq
Comme les humains, les oiseaux ont une trachée et deux poumons, mais à partir de là, les oiseaux sont nettement différents des mammifères. L’air s’écoule dans les poumons d’un oiseau pendant la prise de souffle, il continue à travers les poumons dans neuf sacs d’air, puis il ressort à nouveau par les poumons.
Les oiseaux reçoivent deux doses d’oxygène pour l’équivalent d’un seul souffle. Les sacs aériens sont disposés autour de l’intérieur de la poitrine et de la cavité abdominale, et ils se connectent à certains des os du squelette. Les humains respirent à l’aide du muscle diaphragme, qui divise la poitrine et les cavités abdominales. Les oiseaux n’ont pas de diaphragme fonctionnel ; au lieu de cela, un oiseau déplace sa cage thoracique et son sternum pour aspirer l’air dans les poumons et le forcer à sortir.
Source › ww.dummies.com
La respiration de la poule : fonctionnement
L’air entre par les narines pour rejoindre la trachée et ensuite les poumons. Lorsque l’oiseau s’alimente ou s’abreuve, le larynx ferme l’entrée de la trachée pour que les aliments ne passent pas dans les poumons. Pascale Nutall met en garde contre le risque de fausse route : «Lorsqu’on essaie d’alimenter ou d’abreuver une poule de force – lorsqu’elle est malade par exemple -, il faut faire très attention à ne pas faire de fausse route pour ne pas la noyer».
Après être passée par de nombreux os et membranes, l’expiration de l’air se fait aussi par la trachée et les narines. Ce phénomène permet d’extraire l’eau contenue dans l’air, et explique pourquoi la poule halète et ouvre le bec en respirant fort lorsqu’il fait plus chaud. Ce comportement s’assimile au fait de transpirer et lui permet de supporter la chaleur sans risque pour sa santé. Le stress thermique est fréquent chez les poules et peut provoquer un coup de chaud qui pourrait mener à la mort s’il n’est pas pris en charge à temps.
Les sacs aériens
Les sacs aériens sont une autre particularité de l’appareil respiratoire des oiseaux. C’est grâce à ces sacs répartis dans le corps, et qui font le lien entre les poumons et les os pneumatiques, qu’ils peuvent voler. Leur fonction est d’alléger le poids de la poule. Pascale Nuttal les comparent à des ballons gonflables qui servent de réserve d’air permanente, que la poule inspire ou expire selon ses besoins.
Si les poules sont si sujettes aux maladies respiratoires c’est parce qu’ils sont très difficiles à soigner et peu vascularisés. Pour aggraver le tout, comme ils sont très fins, ils sont facilement contaminés par d’autres organes malades. C’est pourquoi Pascale Nuttal recommande d’être attentif à l’appareil respiratoire des poules en faisant tout pour éviter tout problème qui pourrait dégénérer.
La poussière du poulailler leur est particulièrement néfaste. C’est pourquoi, il faut absolument privilégier une litière peu poussiéreuse. Par exemple, le foin n’est pas du tout conseillé en utilisation dans le poulailler comme litière à cause de la poussière excessive qu’il dégage.
La morphologie de la poule et du coq
Parties externes d’une poule et d’un coq
Les parties externes d’une poule et d’un coq comprennent :
- La crête
- Le bec
- Les barbillons
- Les oreillons
- Les yeux
- Les ailes
- La queue
- Les cuisses
- Les tarses
- Les griffes et les doigts
- Les ergots (plus développés chez le coq)
Comme le montre la photo ci-dessus, les poules et les coqs possèdent tous deux des éléments de base. Les différences essentielles entre les mâles et les femelles concernent :
- La taille de la crête
- La taille des barbillons
- La taille des oreillons
- La taille des ergots (certaines poules en ont, surtout les poules plus âgées, et d’autres pas. De plus, ils sont beaucoup plus petits chez elle que chez le coq).
- Les caractéristiques des plumes du camail et de la queue : à cet endroit, les plumes du coq ont des extrémités pointues, tandis que celles des poules ont des extrémités arrondies. De plus, les mâles ont des plumes de faucille dans la queue contrairement aux poules.
Morphologie poule : le squelette
Les informations ci-dessous sont issues du livre de Hervé Husson Poules Guide complet de l’éleveur amateur. Au fil de l’évolution, de son espèce, le squelette de la poule s’est simplifié grâce à la fusion de nombreux os.
Le crâne
Le crâne est composé de 5 os principaux ; 3 d’entre-eux ont fusionné en une seule et même partie :
- Os nasal
- Os occipital
- Os frontal
Seuls la mâchoire et l’os carré (quadrate) sont mobiles.
Colonne vertébrale et cage thoracique
Chez la poule, les vertèbres et les os qui forment la cage thoracique sont soudés partiellement. Cela permet de former une structure osseuse résistante à la pression importante exercée par les muscles pendant le battement des ailes. Pour cette raison, la cage thoracique des oiseaux, contrairement à celle des mammifères n’est pas expansive. Pendant le vol, l’os coracoïde (corucoid), joue un rôle d’amortisseur.
Les membres antérieurs et postérieurs
Les membres antérieurs ont subi une réduction du nombre d’os, plus précisément au niveau du carpo-métacarpe (metacarpus) ; ainsi qu’une réduction de doigts et de phalanges. Sur les membres postérieurs, ici aussi des os ont fusionné : le tibia et le tarse (tibia), ainsi que tous les os métatarsiens qui n’en forment plus qu’un seul : le métatarse (metatarsus).
Morphologie poule : les pattes (tarses)
La cuisse est la partie supérieure de la patte attachée au corps de l’oiseau. Elle est reliée au pied au niveau de l’articulation du jarret, qui est l’équivalent de la cheville chez l’homme. Les poules et les coqs se tiennent debout et marchent sur leurs orteils ou doigts. La plupart des volailles possèdent trois orteils en saillie vers l’avant et un en arrière (soit 4 doigts en tout), parfois appelés griffes. Quelques races, cependant, ont cinq doigts sur chaque pied comme l’adorable poule Soie par exemple.
Morphologie poule et coq : la tête et la crête
La tête d’une poule et d’un coq comporte plusieurs parties, mais les caractéristiques les plus marquantes sont la crête et les barbillons. Chez le coq, il s’agit de caractères sexuels dit “secondaires”. La crête et les barbillons sont rouges, doux et chauds au toucher. il existe différents type de crêtes :
- Sans crête : certaines races en sont dépourvues comme la Padoue ou la Hollandaise huppée
- La crête simple : la plus commune
- La crête double
- La crête triple
- La crête frisée
- La crête en “V”
- La crête en noix (plus rare). On la trouve chez le coq Soie par exemple.
La poule et le coq n’ont pas d’oreilles externes comme les humains. Les oreilles ne sont que des ouvertures dans le conduit auditif, et chacune est protégée par une couverture de plumes. L’oreillon est une peau située sous l’oreille. Sa couleur dépend de la race du sujet. Les deux couleurs les plus courantes sont le rouge et le blanc.
Le globe oculaire est couvert par l’anneau oculaire. Lorsque l’œil est ouvert, l’anneau oculaire apparaît comme un anneau de peau autour de l’œil (d’où le nom de l’anneau oculaire).
Pour conclure sur l’anatomie et la morphologie de la poule et du coq
Vous en savez maintenant un peu plus sur l’anatomie (interne), et la morphologie (externe) de la poule et du coq. Ce sont des informations utiles à tout éleveur familial soucieux de mieux connaître l’animal qu’il élève.
Bibliographie
›Petite encyclopédie de la poule et du poulailler – Michel Audureau
› Le Guide Larousse des poules et du poulailler – Pascale Nuttall
Sources
› www.poultry.extension.org – Dr Jacquie Jacob – Université du Kentucky
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- Les plantes, par exemple les souris et les oiseaux, ne pourront pas profiter de la nourriture
Bonjour Philippe, merci infiniment pour votre message, cela me touche beaucoup. Je suis très heureuse de pouvoir vous aider. Merci encore 🙂
Bonjour Isabelle,
je vous félicite de votre site, qui rassemble beaucoup de renseignements très particulier sur les poules et coq.
les sujets abordés sont très complets et explicites, et l’on trouve très souvent les réponses à nos problèmes quotidiens que se soient en maladie, en gestion d’un bon élevage familiale.
Bravo à vous car je sais que ce sont des heures de travail pour animer un site virtuel…
Bien Cordialement
Philippe