Apprendre à une poule à voler sur un bras

Le guide Larousse des poules et du poulailler
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Le guide Larousse des poules et du poulailler
Le livre le plus complet sur les poules rédigé par une éleveuse qui élève des poules depuis plus de 20 ans. Le guide pour élever des poules en toute sérénité : fiches pratiques avec pas à pas photos, dossiers qui approfondissent des sujets importants, un chapitre santé très détaillé, Le pourquoi du comment des comportements de la poule. La bible des éleveurs familiaux.

Cet article fait suite à Comment apprivoiser une poule. Jérôme, éleveur amateur de poules noires de Caussade, nous raconte comment un jour, son coq N’Golo lui a volé sur la bras. Grâce à ce comportement, il lui est venu l’idée d’apprendre ce perchage improvisé à d’autres sujets de son élevage, poussins et poules, en les faisant voler sur son bras. Voici son témoignage avec explications et vidéo.

Présentation

Je me présente, je suis Jérôme, éleveur amateur avec mes parents de poule de race La Caussade dans le Tarn et Garonne, depuis 2016. Notre premier objectif était d’avoir des œufs à consommer, puis par curiosité, nous avons fait couver une poule pour avoir des poussins.

En septembre 2018, un coquelet Caussadais de 4 ou 5 mois m’a sauté sur le bras pour se percher. J’avais du grain sous la main, alors je l’ai récompensé de cette cascade. Le lendemain j’ai recommencé pour voir, le coquelet aussi…

Depuis ça continue, le coq « N’Golo » est devenu géniteur de notre petite basse-cour, puis instructeur de vol aux bras auprès de sa compagnie de poules et leur descendance.

Introduction à l’apprentissage du vol sur un bras

Nous avons tous vu des images d’animaux de la ferme, avec un coq ou des poules perchées sur un bœuf ou un cheval. Je vous propose de remplacer la plus grosse des deux bêtes.

Avant de vous lancer dans l’aventure de faire voler une poule ou un coq, dites vous bien que le maître mot c’est la patience. C’est un travail de tous les jours, sur plusieurs mois et ça ne marche pas forcément à 100%.

Avoir de l’expérience dans l’élevage de jeunes sous la mère est primordial, car c’est avec des jeunes que la domestication se fait le plus facilement. Cette expérience vous servira à anticiper en cas de soucis et mieux comprendre le comportement des oiseaux.

La race de poule : mon choix pour le vol au bras

Je ne connais pas bien les nombreuses races, mais comme vous le savez, toutes les races n’ont pas forcément les mêmes aptitudes à voler. Il est mieux de choisir de préférence une race avec une ossature légère, de taille moyenne, voir naine.

Les poules légères volent mieux que les poules plus lourdes.

Le caractère n’est pas très important, même une race réputée vive, sauvage ou rustique peut devenir docile (à mon humble avis). Je ne connais que La Caussade, elles m’ont bien prouvées qu’elles volent à 2 ou 3 mètres de hauteur facilement, surtout les jeunes.

En août dernier, j’ai trouvé des œufs fécondés de Gauloise dorée, je suis amateur de race anciennes et oubliées. (Voir la vidéo du vol au bras tournée par Jérôme).

Voici quelques races de poules qui volent bien : la Caussade, la Gauloise, la Pictave, l’Ardennaise, la Bresse Gauloise…

L’environnement de mes poules pour l’apprentissage au vol

J’utilise un enclos de 10 m2 environ, grillagé à 2 mètres de hauteur avec filet. Il sert comme nurserie, ainsi, les poussins peuvent grandir sous la poule pendant 60 à 120 jours (suivant les poules), sans être embêtés par les autres adultes. Cette tranquillité est importante pour assurer un bon développement sans stress aux poussins.

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J’ai réalisé un petit parcours de perchoirs (de 60 cm à 1 m 50 de hauteur) avec une succession de branches horizontales et inclinées pour l’entraînement.  Il leur sert aussi  pour se percher et se reposer.


Abri et perchoirs pour poussins
Au premier plan, le parcours de perchoirs avec 2 poulettes. Au second plan, l’abri avec le coquelet «Hervé» en train de picorer sur la terrasse au dessus du bac à cendres.

J’ai aussi installé un petit abri (fait maison) avec bac à cendres, et une terrasse couverte surélevée de 50 cm pour permettre aux jeunes de décoller. Je l’ai volontairement installé face à l’entrée pour qu’ils s’envolent dés que je passe la porte.

Le matériel pour jeunes voltigeurs

Tous les perchoirs, cabanes etc, doivent être solides. Les vis qui dépassent, les arrêtes trop vives et les échardes de bois sont meulées ou poncées. Les poussins sont maladroits et fragiles, il est indispensable de tout bien sécuriser.

Chose importante : un récipient plastique en forme de bol est idéal. Toujours utiliser le même bol pour les nourrir, rien qu’à sa vue, ils deviennent fous.

Dernier point matériel : prévoir une veste manche longue que vous ne mettez plus, et éviter une grosse maille de laines car les griffes s’y accrochent. Ça peut arriver qu’elles n’aient pas les pattes propres, surtout par temps de pluie, mais l’été un gant long peut aussi faire l’affaire.

Élevage et apprentissage des jeunes pour le vol au bras

Les 3 premières semaines des poussins

Les jeunes sont vermifugés. Ils sont gardés au sec, au chaud, et au propre. La chaleur et la sécurité sont apportées par maman poule. La première semaine se passe à l’intérieur, ensuite, selon la météo ils ont accès à l’herbe à 10 jours environ, dans l’enclos fermé.

Je ne manipule jamais les poussins ou le moins possible (la nuit avec frontale rouge), pour ne pas qu’ils assimilent la main humaine comme un danger ou un stress. Certaines poules aussi n’aiment pas trop ça. Le seul contact, c’est quand je les nourris à horaire régulier, une fois par jour. Je les habitue dés les premiers jours à manger dans la main.

« C’est le poussin qui vient sur la main et non pas l’inverse, la main vers le poussin, patience ».

Mise en confiance

Quand ils montent pour manger sur la main qui est posée au sol, je la décolle doucement à environ 30 cm pour commencer à les habituer  aux mouvements. Il peut arriver qu’un poussin, sensible à la chaleur, se couche sur la main. C’est agréable pour eux ! Laissez-le faire une minute ou deux avant de rejoindre maman.

C’est une période de mise en confiance, quand la mère poule est confiante, les jeunes le sont aussi. Les insectes séchés sont idéals pour persuader la maman et les petits. On peut aussi leur donner des vers de farine que tout le monde adore aussi.

Pour réussir : rester calme, parler doucement, éviter les gestes brusques, ne pas les effrayer…

Quatrième et cinquième semaine des poussins

À cet âge, les plumes des ailes se sont suffisamment développées pour permettre aux jeunes de découvrir les joies de grimper, de se percher, et de faire de petits vols maladroits.

C’est à cette période que je les habitue à venir manger en hauteur sur le toit terrasse (50 cm). Au bout de quelques jours, ils sont déjà montés avant que le bol arrive ! Les jeunes sont souvent impatients et apprennent très vite où se trouvent les points de nourriture.

Sixième à huitième semaines des poussins

En donnant la ration quotidienne, je prend un peu plus de temps (2 à 3 minutes), avant de vider le bol dans leur gamelle. Je reste immobile devant les poussins qui sont sur la terrasse à hauteur de genoux, et je baisse le bol pour que les jeunes n’aient que 40 cm (voire moins), à sauter dessus. Je le tiens fermement dans les mains et relativement immobile pour ne pas les déséquilibrer quand ils sont dessus (voir la vidéo).

L’apprentissage au vol peut commencer

C’est à cet âge là que le travail de « dressage » commence, la répétition des mêmes gestes jour après jour, fait que l’oiseau prend confiance.

Généralement à 8 semaines, ils sautent dans le bol dés que je rentre dans l’enclos. Ils peuvent aussi sauter sur la main que je tiens horizontale et immobile, même quand je n’ai rien à leur donner. Ils sont curieux, j’exploite cela. Mais comme je l’ai déjà dit, depuis le début de leur apprentissage, je ne les touche pas, ou je n’essaye pas de les caresser, les oiseaux en général détestent ça.

Il faut bien sûr faire attention aux atterrissages, il vaut mieux se baisser un peu au début pour les lâcher de moins haut. Ceci est important pour qu’ils ne gardent que du positif de leurs premiers vols tout comme de leurs premiers atterrissages. Ils sont encore jeunes, patience. Dans un mois ou deux ils voleront comme des perdrix.

Pour finir sur ce chapitre des jeunes, chez moi les deux enclos (jeunes et adultes) sont séparés par un grillage, du coup les jeunes voient les adultes faire des acrobaties quasiment tous les jours depuis leur deuxième semaine. Les jeunes sont d’instinct imitateurs des adultes, pour apprendre à gratter, à se pouiller, se placer dans la hiérarchie. Il est probable que pour l’apprentissage du vol aux bras c’est la même chose.

Conseils pour réussir

Bien sûr, vous l’avez compris, les oiseaux fonctionnent à la gourmandise et la récompense. Les fruits de saison fonctionnent très bien (fruits rouges aux printemps, été tomates, courgettes, melon, automne hiver c’est raisin ou pommes…).

Pour les jeunes, les insectes séchés. Changer d’aliments les encourage à être curieux. Naturellement, il y a toujours des exceptions, ainsi, certaines jeunes poules courageuses volent mieux que les coqs. Elles sont plus légères, plus agiles et plus rapides. Il peut arriver aussi qu’une poule adulte qui ne soit pas née dans mon élevage (achetée à 5 mois) arrive à voler au bras, mais c’est moins systématique. J’en ai deux ou trois dans ce cas, elles le font plus rarement.

Attention avec les coqs adultes

Grâce au vol au bras avec mon coq de 2 ans 1/2 à ce jour, j’ai réussi à tisser une sorte de complicité. Il est relativement confiant vis-à-vis de moi et il m’accepte, ce qui n’est pas le cas avec tout le monde. Les coqs la Caussade ont la réputation d’avoir du caractère !

La complicité est visible avec un peu de raisins comme sur la vidéo, le coq vole sur le bras, prend des fruits, les fait tomber au sol pour ses poules. Ainsi il a le sentiment d’avoir nourri ses poules, c’est un comportement naturel de coq. Avec des mûres ou des cerises c’est drôle : il fait des allers-retours entre sol et bras pour les leur donner une par une. Au bout de 5 ou 6 fois, il comprend que Newton et la gravité font aussi bien ! Il fait l’intermédiaire entre moi et les (ses) poules, et c’est son rôle dans un sens.

Un coq reste un coq

Mon coq m’a déjà attaqué, à chaque fois il reste au sol et se focalise sur mes mollets et mes chaussures. Quand ça arrive (4 à 5 fois/an), je n’insiste pas et sors de l’enclos. Il prend cela pour positif : il a fait fait fuir ce qui le dérange. Quelques heures plus tard, il se calme généralement.

Au début de cette expérience, je me posais la question des lunettes de sécurité. Perché sur le bras, le bec n’est pas loin du visage. J’ai donc pris contact avec une professionnelle avant de partager mon expérience sur Poule’s Club. Il s’agit d’une spécialiste en dressage d’animaux pour le cinéma, et spécialisée pour les oiseaux dans la région Toulousaine : Valérie Récher.

Pour la question de porter ou non des lunettes de sécurité, elle m’a rappelé ceci «Que ce soit un coq, un rapace, un perroquet, on ne sait jamais». Ça reste un animal, donc imprévisible : mauvais jour, période de reproduction, jalousie… Mieux vaux le savoir.

Complices mais pas plus

Parfois en vérifiant l’enclos des adultes, le coq vole aux bras comme par réflexe, sans récompense. Il veut juste se percher pour mieux surveiller les alentours ou bien chanter et pousser son fameux cocorico. Je le vois à son comportement : il me tourne autour, et regarde en l’air pour chercher un bras ou une main en guise de perchoir.

Nous avons deux ans de complicité maintenant, ce coq m’a tout montré, et il continue. Paradoxalement, il refuse toujours que je lui touche une plume, il se fait comprendre en donnant quelques coups de bec sur la main qui le touche. Pas de caresses avec les oiseaux, ce ne sont pas des chats.

Voir la vidéo de Jérome sur YouTube

Conclusion sur l’apprentissage au vol sur un bras

Pour conclure, j’espère que ces conseils et témoignages vous seront utiles s’il vous vient l’envie de faire voler une poule ou un coq sur votre bras. Au final ce sont des petits moments sympas, d’animal à animal… de la fauconnerie de basse-cour !

Jérôme pour Poule’s Club – Novembre 2020

Petit bonus : mesure de l’envergure des ailes de mon coq N’Golo 2 ans 1/2, 2.2kg.

Photo prise d’après une vidéo en 120 images seconde, à l’impulsion du décollage.
L’échelle est ce bâton de 1 mètre, avec repères de 10 cm espacés de 10 cm.

D’après mes produits en croix, j’arrive à 110 cm d’envergure, plus ou moins 5 cm. Ils ont de belles ailes, on ne se rend pas forcément compte en réalité, ils sont tellement rapides.

Vidéo tournée par Jérôme avec caméra Go Pro fixation frontale › Voir les produits

La vidéo

Voir la vidéo de Jérome sur YouTube

Informations complémentaires

Conseils pour apprivoiser une poule
Les études sur l’intelligence de la poule
La balançoire pour poules

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